Un dernier regard jeté sur les fenêtres de son bureau, ne laissant plus paraître aucune lumière, Hayden défit sa cravate et la glissa dans la poche de son veston avant de déboutonner le haut de sa chemise immaculée. La journée s’achevait comme elle avait commencé, avec des dossiers en attentes, des en-cours et un agenda remplis de rendez vous et de réunions divers. Suzy devait encore traîner dans les locaux de Mars and October à vérifier que chaque chose était à sa place et qu’il n’avait rien égaré en route. Et lui, comme un enfant qui aimerait entretenir l’exaspération de l’autorité, s’employait parfois à laisser traîner quelques affaires. Peut-être qu’au fond, il ne cherchait qu’à tester sa patience et sa résistance ! Après tout, elle le supportait depuis bientôt plus de deux ans ! Aucune autre femme ne pouvait se vanter d’un tel record ! D’un autre côté, il faisait toujours attention de respecter ses limites. Il aurait été bien mal avisé de la laisser partir.

Soupirant comme pour évacuer la tension de la journée, il lâcha l’immeuble du regard pour entamer une courte marche jusqu’au Bones Jackpot. C’était devenu une habitude plus qu’un réel désire. Le tampon entre le travail et la maison. Hayden avait toujours refusé de s’installer seul devant sa cheminé pour savourer son verre de scotch. Cela lui renvoyé une image de lui très peu flatteuse et d’autres part, il avait toujours estimé qu’il s’agissait là du premier pas vers une vie de décadence et de boisson. Autant faire ça chez les autres ! D’autant plus que le patron avait un bon fournisseur et qu’il n’était jamais déçu de la marchandise. Et puis, depuis quelques temps, une jeune barmaid était venu prêter main forte et il avait tôt fait de la juger plus qu’à son goût. Pour l’instant et comme il était difficile de la déloger de son comptoir, il s’estimait encore en phase d’observation et d’approche délicate.

Poussant la porte du bar, Hayden se rendit directement au comptoir. Cela aussi faisait parti du rituel. Comme l’heure était tardive, il y avait très peu de monde, parfait pour lui. C’était également une des raisons pour lesquels il sortait souvent tard du bureau pour être sûr d’être tranquille et d’éviter le plus possible la foule. Le bar était idéalement situé au carrefour des différents cabinets d’avocats de la ville et représentait un point de passage quasiment obligatoire et pour le coup très fréquenté. S’installant sur la chaise haute en cuir qui lui tenait lieu de QG, Hayden ôta sa veste de costume qu’il déposa sur la chaise à sa droite. La barmaid qui se trouvait non loin de là lui adressa un sourire. Au moins, elle se souvenait de lui, c’était un bon point ! Quand elle déposa un verre pleins sous son nez avant même qu’il ne commande, Hayden en conclu qu’elle était sans doute prête à se faire inviter. Ou alors qu’il devait vraiment commencer à prendre la tête des habitués. Finalement, peut-être qu’il ne l’inviterait pas… Grommelant un « merci » presque de mauvaise grâce, il contempla un instant le liquide ambré où baignaient deux glaçons en perditions…

Nathan avait atterri dans ce bar sans qu'il en soit un habitué. A dire vrai, normalement, il traînait plus loin. Mais la journée avait été longue et c'était ici que la majorité des heures s'étaient déroulées. Sa future ex femme n'avait pas lésiné sur les moyens, lui qui pensait pouvoir réussir tout ça à l'amiable.  Maintenant, il avait des avocats. Et il devait s'en trouver un ? Pourquoi est-ce qu'elle s'employait à ce point à sortir la grande argenterie ?Il n'arrivait pas à comprendre tant c'était contraire à son personnage habituel. Mais qui pouvait dire qui elle était réellement depuis quelques temps ? Finalement, avant de rentrer, il s'était arrêté ici, au comptoir, le nez dans son verre depuis plus d'une heure à le fixer comme s'il avait la réponse.

La barmaid, Penny, le regardait d'un oeil curieux en essuyant un verre. Hayden était finalement une distraction dans son observation mais elle lui sourit avant de le servir, comme d'habitude. A croire qu'il venait juste pour elle, à chaque fois. Mais c'était une pensée qu'elle oubliait vite avec sa façon de répondre. Quant à se faire inviter, c'était bien là la dernière de ses pensées ! A dire vrai ? Il ne l'intéressait pas. Trop antipathique. A contrario, Nathan et son air de chien battu l'attirait d'autant plus. Elle balança son torchon sur son épaule et passa devant Hayden pour le rejoindre, à deux chaises de là. Elle posa sa main sur une hanche, l'autre sur le comptoir en prenant une position peu chalante.

– Ca fait une heure que vous êtes là. Vous allez le boire ce verre ou vous attendez votre femme comme la majorité des gars ici ?

En terme de diplomatie et de tact, on ne pouvait pas dire que la grande rousse se posait là. Mais des dépressifs à son comptoir, elle en avait plein. Et souvent. Surtout le soir. Et au sortir des cabinets d'avocats comme il y en avait beaucoup par ici, c'était assez monnaie courante que les perdants viennent épancher leur soif. Nate releva doucement les yeux sur elle avec un brin de défi mais sans répondre. Il inspira profondément en se redressant et regarda à nouveau le fond de son verre. Il était temps d'agir. Cette fois, il allait le faire sans un regard à son alliance. Il porta le verre à ses lèvres et le bu d'une traite avant de le reposer d'un coup sec sur le comptoir. Le désignant d'un index, il fit une légère danse vers le verre d'Hayden.

– Si vous vouliez bien me servir la même chose mais en plus fort et avec de l'alcool dedans, accessoirement ?

Penny roula des yeux et reprit le verre vide avant de s'éloigner. Nathan porta brièvement son regard sur Hayden. Fort à parier que non loin, ce mec en semi costume décontracté soit encore un avocat. Ce qui le faisait bien rire - jaune. Actuellement, il haïssait les avocats. Pour tout un tas de raisons, d'ailleurs !

Hayden releva la tête sans quitter son verre du regard, faisant tourner un instant les glaçons, il finit par avaler cul sec sans ciller, ce qui a ses yeux représentait sûrement ce qu’il y avait de meilleur au monde. Reposant son verre dans un petit claquement sec, il pivota d’un quart de tour en direction de l’homme à sa droite. Le jaugeant de haut en bas, il finit par désigner le verre vide du doigt.

- Ceci, cher Monsieur, n’est pas une plaisanterie ! Il s’agit là d’un Linkwood de 1946, 40 %. Il fait partie des scotchs wisky des plus fins du Speyside. A quelques 3000 $ la bouteille, un peu de respect tout de même, c’est ce que les écossais font de mieux !

Quittant un instant l’homme du regard, il avança à son tour son verre vers la barmaid.

- Tu peux me resservir le même ?

Hayden avait toujours su se faire plaisir. Payer son verre l’équivalent d’un bras ne l’inquiétait pas outre mesure, son capitale personnelle pouvait s’en délester sans regret. Offrant un sourire des plus charmant et charmeur à la jeune femme qui lui tendait un verre pleins, il pivota une nouvelle fois en direction de l’homme à son côté.

- Alors, vous attendez votre femme ? Ou nous pouvons trinquer à la gloire des hommes ?

Si son ton de voix était légèrement cynique, ce n’était pas envers son vis-à-vis. Cela faisait plutôt parti de son code de langage. Ce type n’était pas des leurs. Ce n’était pas un avocat. Il les connaissait tous ou presque, leurs notoriétés, le nombre de leurs victoires au barreau ou les affaires qui les auraient fait passer pour des petits rigolos. Lui, il le regardait d’un œil bien trop retors, trop méfiant, trop rancunier. Il y avait fort à parier que tout ne se passait pas au mieux pour lui et dans ce genre de cas il fallait toujours savoir s’entourer de gens compétents. Mais pour l’instant, l’homme n’avait rien du client facile à appâter…

- Tu ne veux pas trinquer avec nous ? Je t’invite !

Hayden s’était retourné vers la barmaid en lui adressant son plus sourire.

Si sa femme devait repartir avec quelque chose, ce n'était pas son argent ! Ils n'étaient pas forcément payés cher dans leur métier mais ils ne vivaient pas trop mal. Ou bien était-ce parce qu'ils vivaient un peu trop sur le pouce ces derniers mois que les crises avaient démarré ? C'était difficile à savoir. Elle n'était pas une mauvaise bougresse mais quelque chose avait changé. Il avait eu des amis qui avaient déjà divorcé et à les entendre, les femmes étaient les pires démones du monde. Elles allaient toutes au procès pour leur piquer le moindre sou. Curieusement, il avait la même mélodie du côté de ses amies. En ce qui le concernait, elle avait juste engagé un avocat pour la signature des papiers... Rien de plus.

Au petit laïus de Hayden, Nathan pouffa de rire et désigné la serveuse du menton. Il lui souriait comme n'importe qui. Son but n'était ni de la draguer ni de jouer les intéressants. Il était un client, elle était une serveuse, il avait soif, elle avait la bouteille. Point !

– Alors la même chose mais pour les humains, merci.

Cependant, à Hayden, elle hésita un instant avant de le resservir. Il avait cette suffisance qui la faisait sourire de façon totalement... fausse ! Elle le resservit mais si elle avait pu mettre du cyanure dedans, elle l'aurait probablement fait. Et la voir agir fit sourire Nathan, il n'aurait su dire pourquoi. La serveuse avait quelque chose qui lui rappelait sa femme. Il la regarda s'éloigner et inspira profondément en faisant tourner son verre entre ses mains. Il ne pouvait pas parler de sa femme au passé, c'était impossible. Il était toujours marié officiellement ! De plus, malgré les signatures, il tenterait encore de la raisonner et de l'empêcher de commettre ce qu'il estimait être une erreur. Par deux fois, déjà, il avait réussi à repousser l'échéance. La première, il y a environ un an, ils avaient fait des efforts tous les deux. La seconde, quelques semaines à peine plus tôt, il avait feinté une urgence au travail pour ne pas avoir le temps de signer les papiers. Il pouvait encore continuer !

– Ma femme... Ne viendra pas ce soir, non.

La barmaid s'arrêta devant l'appel de Hayden et y vit là comme une sorte de signe. Elle voyait clair dans son jeu ! Et elle ne lui donnerait aucune satisfaction. On aimait bien qu'elle fasse l'animation, ici. Et elle n'était pas forcément admiratrice devant lui ou son caractère pédant. Aussi, elle s'approcha, croisa les bras sur le comptoir et se pencha sur Hayden en lui offrant son sourire. Son visage près du sien, elle le fixa, un peu aguicheuse et reprit quelques secondes plus tard.

– Même pas si t'étais le dernier extra-terrestre sur cette planète.

Nathan eu un grognement de rire qu'il étouffa dans son verre alors que la barmaid se relevait. Des comme lui, elle en avait tous les jours. Elle récupéra son torchon et fit un clin d'oeil à Hayden avant de s'éloigner à nouveau pour s'occuper des autres clients. Impressionné, Nathan leva son verre en se retenant de rire.

– A la gloire !

Et il finit son verre cul sec avant de le reposer d'un claquement sur le comptoir.

Pour sûr que Nathan n'était pas du coin. Il préférait même son côté de San Francisco, plus près de la baie. Mais avec son travail, il connaissait la ville comme sa poche. Et ici, il n'était clairement pas chez lui, encore moins dans son domaine. Ca se voyait tant que ça ? Il eut un léger sourire en acquiesçant.

– Techniquement, si j'en sors. Mais non ce n'est pas là que j'aime passer mes journées !

Nate se redressa et inspira profondément en repoussant doucement son verre.

– Ce que je viens faire, c'est une excellente question. Je m'étais juré que si un jour je divorçais, je n'aurais pas besoin d'un avocat. Et qu'on pourrait faire ça à l'amiable, proprement, entre nous.

Il haussa les épaules. Puis il fronça les sourcils en s’accoudant au comptoir, comme s’il réfléchissait à quelque chose. A dire vrai, c’était même le cas. Il était plein de questions, il avait sûrement besoin de les poser, il ne savait juste pas dans quel ordre posait ses mots. Il ouvrit une main.

– Les femmes ! Pourquoi ont-elles toujours ce besoin de… Sortir les armes et je ne parle pas uniquement littéralement. Ce besoin de s’imposer ! J’ai toujours cru qu’elle était comblée ! Une maison avec un jardin, un travail stable moyennant quelques risques mais après tout, de nos jours, le risque est partout ! Si on avait vraiment voulu des enfants, on en aurait déjà au moins deux. Je ne l’ai pas trompée, elle ne m’a pas trompé, nous avions nos différends mais hey… Qui n’en a pas ? Et maintenant…

Nathan but une nouvelle gorgée de son verre et eut un léger arrêt. C’est que c’était plutôt fort et il manquait d’habitude une fois sorti de la bonne bière ou du vin.

– Alors me voici. Dans un bar d’avocats. Hey, on dit qu’il y a une première fois à tout !

Nathan désigna la barmaid d’un regard pour lui faire comprendre de le resservir. Une fois le coude levé, c’était toujours plus simple de recommencer. La rousse revint changea son verre pour le remplacer avec un nouveau plein.

– Vous avez raison, ne jamais boire seul. C’est trop déprimant.

Faisant référence au fait qu’avant l’arrivée de Hayden, il n’avait pas touché son verre, elle lui fit une légère grimace en guise d’approbation puis lui offrit un sourire. Et elle resservit l’avocat d’un même geste. Elle commençait à le connaître à force.

Un sourire un peu cynique naquit sur ses lèvres mais son vis-à-vis était bien trop occupé à parler pour pouvoir le voir. Lui qui l’avait trouvé taciturne pour ne pas l’avoir remarqué en entrant dans le bar, se fit la réflexion que l’alcool déliait plutôt bien la langue. D’autant plus quand on avait conscience de la qualité de la bouteille ! Pour sa part, Hayden ne se sentait pas plus volubile qu’à l’ordinaire et de manière très professionnel, il attendit que l’homme en eu finit. Posant ses mains liées sur le comptoir, il se pencha un peu vers son compagnon de verre. S’était plus fort que lui et une affaire était une affaire. Son professionnalisme prenant le dessus sur l’heure tardive, il chassa de ses pensées toutes informations superflues pour ne s’intéresser qu’à l’homme à ses côtés.

Il aurait bien eu envie de lui dire que tout était toujours affaire de femme mais c’était un jugement plutôt personnel en vérité. L’homme avait assis sa pseudo domination pendant plusieurs siècles, il ne pouvait pas retirer aux femmes l’envie d’assouvir une quelconque forme de revanche. Qu’elles en soient conscientes ou non d’ailleurs. Ce qui était sûr, et il parlait d’expérience, c’est qu’il n’était jamais bon de se mettre en travers de leur chemin lorsqu’une idée les tenaient. Que ce soit pour un mariage, un divorce ou même concernant l’achat des rideaux… Ne jamais dépasser le stade de la première nuit lui avait toujours épargné ce genre de débat ennuyeux mais pour la pérennité de l’espèce, il valait sans doute mieux que cela ne se cantonne qu’à lui et quelques autres exceptions.

Acceptant le verre plein que la serveuse lui déposa sous le nez, il lui décocha un sourire sans aucune fioriture. Elle ne le méritait plus ! Se retournant vers son vis-à-vis, il soupira comme pour approuver ses paroles.

- Un homme qui boit seul doit commencer à se poser les bonnes questions !

Sur quoi il avala une gorgée dans un demi-sourire.

- Voilà ce que m’ont a enseigné. « Méfies toi de tes ennemis mais encore plus de la femme qui partage ta vie !». Je ne ferais pas leur procès, après tout elles ont sûrement de bonnes raisons de se comporter comme elles le font. Il faut juste être prêt le jour où cela arrive !

Laissant planer un instant le silence, il poursuivit d’un ton neutre tout en cherchant le regard de l’homme à ses côtés.

- Manifestement elle ne vous a pas laissé le temps de vous préparer… Mes collègues vous auront bien conseillés au moins ?

Hayden était intrigué de savoir vers qui l’homme s’était tourné. Son cabinet ou celui d’Atkins ? Un frisson d’excitation lui parcouru la nuque à la possible éventualité de voler un client au concurrent de Mars et October. En ce qui le concernait tous les coups étaient permis et il ne manquerait pas une occasion. D’autant plus que c’était généralement dans l’intérêt de ses clients étant donné son acharnement professionnel.

- Si jamais ce n’était pas le cas je suis à votre entière disposition.

L’avocat tendit une main sûre à l’homme assis en face de lui.

- Hayden Walsh, avocat pour Mars and October Associates.

Chouette. Un autre avocat. Il aurait dû s'y attendre, finalement. Nathan marqua un temps d'arrêt à la nouvelle alors qu'il l'avait pourtant sentie venir. Son discours ne laissait pas beaucoup de place à la confusion quand on y songeait. Est-ce qu'il s'y était préparé ? Le scénario lui avait traversé l'esprit une ou deux fois mais il n'avait pas cru qu'elle mettrait ces menaces-là à l'oeuvre. Selon lui, tant qu'il y a de l'amour, il y a de l'espoir ! Mais c'était surtout le nom qui le fit sourire - un peu jaune - lorsqu'il tendit la main pour la serrer. Il prit quelques secondes pour lui et eu un léger rire en récupérant sa main. Parfois, les coïncidences le laissaient perplexe ou bien l'amusaient. Il sourit un peu plus et acquiesça. Il ignorait si c'était un bon ou un mauvais signe, s'il devait s'en inquiéter ou non. Il désigna brièvement Hayden d'un index avant de récupérer son verre.

– Vous êtes l'avocat de ma femme.

Et il trinqua à sa santé avant de boire une gorgée. Il n'avait encore vu aucun avocat, simplement sa femme dans les couloirs.

– Peut-être que ce n'est pas vous, cela dit mais en tout cas, c'est quelqu'un de votre cabinet donc... Merci pour l'offre mais... non merci. De plus, je pense que je vais tenter une dernière fois de la ramener à la raison.

C'était, à son sens, la femme de sa vie et il n'était toujours pas prêt à la laisser partir comme ça. Encore moins avec des avocats, pas après tout ce qu'ils avaient vécu et traversé depuis des années. Il eut même un rire pour reprendre son conpadre.

– Et je me méfie toujours de cette femme qui partage ma vie. Vous devriez aussi même si vous ne partagez pas la sienne. Peut-être que vous l'avez déjà aperçue dans vos locaux. Plutôt grande, assez fine, un visage assez raide mais souriant comme personne, une droiture trahie par une cascade de cheveux châtains qu'on aurait du mal à croire que cette femme... Est en fait issue de la SWAT. C'est un peu plus flagrant quand elle est en uniforme mais en dehors de ça... On est loin de la toupie furie de la mort que beaucoup lui imposent comme nous. Elle est juste... un peu difficile à vivre.

A en juger par sa tête, Hayden ne semblait pas marié. Pourtant, Nathan but une nouvelle gorgée avant de poser la question.

– Et vous, vous êtes marié ?

Edit:

En son fort intérieur, Nathan songea qu'il n'y avait qu'un homme célibataire pouvant la défendre car n'importe quel homme marié saurait qu'elle fait une erreur, n'est-ce pas ? Du moins, c'est que Nate aimait à penser. Qu'elle choisissait la facilité pour ne pas être tentée de craquer. Ainsi, tout irait bien plus vite. Encore que. Il était certain lui aussi de se voiler la face. Mais il n'avait aucune envie d'y penser maintenant.

La jeune barmaid allait et venait avant de s'arrêtait non loin d'eux pour laver quelques verres, gardant une oreille tendue. Des avocats, il y en avait toujours par ici mais des comme Hayden qui prenaient sur leur temps libre pour "chasser", elle n'en voyait que peu, finalement. Ce qui lui arracha un sourire en relevant brièvement les yeux sur lui.